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Les centres des jeunes en difficulté : un outil de mise en oeuvre de l’ingénierie sociale du MINHDU

Le centre des jeunes en difficulté de Nkomkana à Yaoundé

La lutte contre le chômage des jeunes figures parmi les actions prioritaires de la feuille de route assignée à maintes reprises au gouvernement par le Chef de l’Etat, dans le cadre du déroulement de son programme des grandes ambitions. C’est dans cette mouvance que s’inscrivent d’une part les profondes réformes qu’ont connues certains documents cadres du développement social tels que le Stratégie Sectorielle de Développement Social (SSDS), la Stratégie de développement du Secteur Urbain (SDSU), et le DSRP devenu Document de stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) et d’autre part la mise en œuvre de nombreux chantiers du MINDUH au rang desquels la construction des infrastructures et équipements pour jeunes, à l’instar des Centres d’encadrement des Jeunes en difficulté, conformément à ses missions organiques de développement social et d’encadrement social des couches marginales en milieu urbain.

Centre des jeunes en difficulté de Nkomkana à YaoundéRégie par la note de service n°0017/E/2/MINDUH du 30 octobre 2008 fixant les règles de gestion  des centres en vue de leurs opérationnalité, les activités de ces structures sont essentiellement orientées vers l’encadrement des jeunes en difficulté en vue de leur insertion socio professionnelle et économique dans la mesure où les jeunes constituent la frange la plus importante de la population active et leur emploi se révèle être par conséquent un important levier à actionner non seulement pour augmenter la production nationale et créer des richesses, mais aussi pour relancer la croissance et lutter contre les phénomènes d’exclusion et de ségrégation sociale favorables à l’émergence  de la fracture sociale.

Sur ce, nous pouvons citer entre autres activités déjà menées ; l’organisation en 2007 au centre de Nkomkana d’un séminaire/ atelier de renforcement des capacités des cadres communaux et acteurs urbains de développement social sur le montage des projets, la recherche des financements et l’animation sociale urbaine ; la formation et l’appui à l’insertion de 80 jeunes en difficulté en 2008 au CIJ de Nkomkana, aux petits métiers du secteur urbain ( fabrique et pose des pavés, horticulture urbaine, câblodistribution) ; le projet  d’insertion économique de 60 jeunes artisans producteurs de Foumban à travers la promotion de leurs œuvres artisanales et le renforcement de leurs capacités de création et de production ; l’insertion de 16jeunes dans la chaîne de production de matériaux locaux de construction avec le concours du monastère de Koutaba dans le Noun ; le projet d’insertion de 121 jeunes en difficulté dans la mise en place et l’entretien des espaces verts dans la ville de Foumban, en cours de réalisation et qui nécessite d’autres appuis extérieurs ;la tenue des causeries éducatives et des campagnes de sensibilisation sur la déperdition scolaire, la pandémie du SIDA et sur la pratique de l’abstinence sexuelle jusqu’au mariage ;la deuxième session de formation  de 100 jeunes en difficulté à la fabrique et pose de pavés et à la fabrication des matériaux locaux de construction ; la phase théorique et pratique a été bouclée le 23 octobre dernier et les apprenants n’attendent que la cérémonie de remises des parchemins pour faire valoir leurs connaissance dans le chantier de la construction nationale.

Vus sous cet angle, les Centres d’Insertion des Jeunes constituent des  outils appropriés de mise en œuvre de l’intégrité sociale du MINDUH. Ils occupent ainsi une place de choix dans le concert des structures mises sur pied par notre département ministériel pour faciliter la réalisation des ses missions organiques. De même , au regard du passif et des perspectives propres à ces jeunes structures, les centres se présentent comme des jeunes loups aux dents longues.

Le centre des jeunes en difficulté de Nanga-Eboko

Cependant il importe de souligner que les centre déjà existants à Yaoundé, Foumban  et Nanga-Eboko, constituent des structures pilotes, leur mise en place ayant effectivement eu cours à partir de 2007. Leurs mise en fonctionnement a ainsi été sujette à caution et c’est dans ce cadre que s’est inscrite la première session du comité de pilotage des centres, tenue le mardi 18 aout 2009 à Nkomkana en présence des représentants des ministères en charge des questions de jeunesse et de formation des C T D  et d’O S C d’encadrement des  jeunes.

Au cours de cette rencontre d’échange d’expérience, plusieurs recommandations ont été faites pour améliorer les conditions de fonctionnement de ces structures et pour faciliter l’insertion des jeunes dans les tissus économiques et socioprofessionnels. Dans le même ordre d’idée, quelques impératifs ont retenu notre attention, à savoir : constituer une banque des données statistiques des jeunes formés dans les CIJ du MINHDU ; sensibiliser les jeunes à s’inscrire dans les fichiers du MINJUEN pour pouvoir s’insérer dans le Conseil National de la Jeunesse ; doter les CIJ d’une véritable autonomie administrative et financière ; revaloriser le statut des responsables des CIJ à partir d’un aménagement de l’organigramme du MINHDU ; harmoniser les activités des CIJ en fonction des spécificités des régions où sont construits lesdits  Centres ;renforcer le partenariat avec les CTD et les autres acteurs sociaux de proximité dans la gestion des centres

DEVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN: UNE STRATEGIE DE PROMOTION DE L’EMPLOI DECENT

A la lumière du nouvel agenda urbain établi à la Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) à Quito en Equateur en 2016, et prenant en compte des orientations de la SND30, la ville à bâtir est celle qui doit, entre autres, remplir ses fonctions sociales et garantir l’association de tous.

Pour concrétiser cette vision, le Gouvernement et les Collectivités Territoriales Décentralisées travaillent pour:

  • Ne pas faire de laissés – pour – compte et, dans cette optique, mettre fin à la pauvreté sur toutes ses formes et dans toutes ses dimensions;
  • Promouvoir des économies urbaines inclusives et durables en favorisant le plein emploi productif et le travail décent pour tous.

En effet, la réduction de la pauvreté est consubstantielle à l’insertion économique des jeunes notamment la catégorie fragile victime des déperditions scolaires et de l’engrenage des exclusions tant sociales qu’économiques.

Vu sous cet angle et convaincu que le développement urbain est réussi s’il est porté notamment par l’emploi décent et accessible, le Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain développe, à cet égard, des actions et des activités qui, à la fois, promeuvent un environnement inclusif tout en contribuant à éradiquer les mécanismes exclusifs.

I- ACTIONS SOCIOECONOMIQUES INCLUSIVES

Pour le Sociologue Christian BACHMANN, les exclusions et leurs corollaires (notamment la violence et l’insécurité urbaines) sont d’origine socioéconomique. Pour prévenir et agir en faveur de l’harmonie, la société a conscience que l’intégration sociale s’opère par le travail. Car, en ville, la demande sociale est claire : les populations veulent de l’argent et un bon salaire pour accéder au droit à la consommation, bref, à un mode de vie normale.

A ce sujet, le Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain propose, non pas des mesures d’assistance, mais des outils pour permettre à des jeunes urbains en difficulté de garder espoir et de répondre aux exigences de l’économie du marché qui imposent aux demandeurs des connaissances préalables. C’est ce qui justifie l’offre de formations pratiques aux petits métiers urbains, de courte durée, au profit des jeunes urbains en difficultés (sans formation initiale et professionnelle, victimes des déperditions scolaires et englués dans le cercle vicieux de la pauvreté). Les formations ont trait à:

  • la fabrication et pose des pavés ;
  • la fabrication et pose des briques de terre comprimées ;
  • le compostage des ordures ménagères ;
  • le carrelage ;
  • le coffrage en bois ;
  • le ferraillage ;
  • l’horticulture urbaine ;
  • la câblodistribution des images satellitaires.

A cet égard, 4 127 jeunes ont été formés à l’initiative de 53 Communes pour la période 2008 – 2022. Le tableau ci-après présente les résultats saillants.

Commune bénéficiaire

Métier urbain

Nombre de jeune formé

Année

Yaoundé 2, 4, 5, 6

Câblodistribution des images satellitaires

100

2008

Yaoundé 3, Nanga-Eboko

Horticulture urbaine

100

2009

Dimako, Sangmélima, Eséka, Douala 5

Production et pose des pavés

200

2011

Yaoundé 1, Limbé 1,Maroua

Production et pose des pavés

200

2012

Yaoundé 7, Yaoundé 2, NangaEboko, Bertoua

Ferraillage, coffrage en bois, menuiserie bois, compostage des ordures ménagères

200

2013

Yaoundé 5, Messamena, Penka Michel

Carrelage, production des briques de terre comprimées et compostage des ordures ménagères

220

2014

Ngaoundéré, Bamenda 2, Bibey 2

Fabrication des pavés et de briques de terre comprimées

200

2015

(Bankim, Ebolowa 1, Foumbot

Soudure métallique, production des briques de terre comprimées et compostage des ordures ménagères

200

2016

Bamenda II, Foumban, Massangam, Makak, Makénéné, Ndobian, Meyomessala, Batchenga

Fabrication et pose des pavés et des briques de terre comprimées et au compostage des ordures ménagères.

800

2017

Tignere, Matom, Bazou, Nkongsamba 2ème , Bamenda 1er

Fabrication et pose des pavés

500

2018

Garoua 1er , Guider, Abong-Bang, Mboma, Mbengwi, Bamenda 3eme

Fabrication et pose des pavés

600

2019

Douala 3ème et Yabassi

Fabrication et pose des pavés et des briques de terre comprimées

207

2020

Ngounou et Bondjock

Fabrication et pose des pavés

200

2021

Banyo, Ngaoundal, Ambam, Djoum

Fabrication et pose des pavés

400

2022

Quelques images illustratives des sessions de formation théorique et pratique des jeunes urbains en difficulté à la fabrication et pose des pavés.

En réaction à la montée de sous-emploi estimé à près de 75% de la population active et au chômage en hausse notamment celui des jeunes, le levier des CTD, au regard de la proximité avec les jeunes en difficultés, devient un axe majeur de lutte contre ces deux fléaux. C’est ainsi qu’il a été créé et équipé, pour améliorer l’offre en emploi, 53 unités pilotes de production des matériaux de construction et d’aménagement dans les Communes ayant bénéficié des formations.

Ces unités pilotes constituent des opportunités en faveur de l’aménagement des voies de proximité, des espaces verts, des carrefours et places publiques par les jeunes initialement formés à cet effet. Ces matériels et équipements ont trait à :

  • Pondeuse à pavés complet avec moules
  • Brouettes
  • Pelles rondes avec manche
  • Pelles bêches avec manche
  • Paires de bottes
  • Casques de chantier
  • Truelles
  • Seaux
  • Paires de gants
  • Pistolet à huile
  • Maillets
  • Pioches avec manche
  • Mélangeur/Malaxeur
  • Groupe électrogène Diesel 5 KVA
  • Bâches plastiques de 1000 L
  • Mesures de 10 mètres

Quelques images de la remise des matériels et équipements en vue de la création des unités de production des pavés dans certaines Communes

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